06 août 2017

La dialectique du fou : 03 - Prendre et laisser

La dialectique du fou

Tout le monde connaît la diagonale. Ce truc qui en travers permet d'atteindre l'autre bout du miroir sans passer par les autres sommets.

Je voudrais vous faire partager mes élucubrations lexicales, celles de mes succès et de mes échecs. C'est la raison de ce titre thématique.

Et je poursuis cette série, qui connaîtra les épisodes que je saurai y ajouter, "à demain si vous le voulez bien", comme disait un monsieur loyal radiophonique, mais aussi si je le peux bien.


Prendre et laisser

Je prends, je donne.

On dirait que ces deux actions sont complémentaires. Prendre c'est recevoir ? Et donc le contraire c'est donner !

Et bien non. Prendre n'est pas recevoir. D'abord je peux prendre une tuile sur le carafon. Je ne la reçois pas en vérité, mais je la prends quand même. Mais ça c'est une version presque moderne de l'action de prendre.



Quand on prend on se saisit de quelque chose. Pas besoin de savoir si on la permission ou non. On s'en saisit avec la main, ce qui est pratique quand l'objet est matériel, avec l'esprit aussi, ou l'un des sens qui font le départ de notre perception. La perception c'est ce que nous prenons, comme le percepteur est celui qui nous prend quelque chose pour le mettre en commun. Mais ça n'a rien à voir.

Recevoir c'est accueillir. Je reçois un ami, je reçois quelqu'un ou quelque chose, pour peu que je puisse le prendre, mais je fais quelque chose en plus : je l'accepte, je l'accueille.

Lorsque je donne, je confie quelque chose à une autre personne, à une autre entité.

Je donne mon temps, je donne un bien, je donne une idée, dans le but que ça soit utiliser, que ça serve à quelque chose.

Lorsque je laisse, je décide de ne plus intervenir, de ne plus changer l'état de quelque chose. Je laisse tomber, donc je me tais. Je laisse courir : je ne cours plus moi-même. Si je laisse une chose, je choisis de ne plus m'en occuper.

Est-ce à dire que je m'en dépossède ? Parfois oui, parfois non ! Ca dépend. Et quand ça dépend, il se peut que ça dépasse. Je laisse un objet trainer, parfois non pas pour m'en déposséder, mais pour le retrouver plus tard. Et si je laisse une personne avec laquelle je suis en train de parler, ce n'est pas le plus souvent pour la quitter toujours, mais seulement un jour !

La propriété que l'on a d'une chose n'est pas dépendante du fait qu'on laisse ou qu'on prend.

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